Comment doter vos projets créatifs de grandeur d’âme ? 🌟 Entre méthode et intuition, entre recherche et expérimentation, entre conscient et inconscient, quels sont les ingrédients d’un design qui touche à la fois les coeurs et les esprits ? Finalement, faut-il accepter de se perdre pour mieux créer ?
👀 Prêt à découvrir les cheminements de création d’une véritable exploratrice sensorielle ? De l’identité visuelle au design de l’espace, Akiko Sekimoto est experte en graphisme et Directrice artistique diplômée de l’Université des Arts de Tokyo. 🤓 Une leçon de création tirée de l’ouvrage de référence de Mohammed Ben Totoch : « Du brief au design« .
Votre démarche reste-t-elle identique d’un projet à l’autre, ou est-elle personnalisée en fonction des besoins uniques de chaque cahier des charges ?
Effectuer des recherches approfondies pour trouver les solutions aux projets est ce que je fais pour tous les projets que je conçois. Même si la méthode varie considérablement d’un projet à l’autre. Par exemple, en plus d’acquérir les connaissances nécessaires pour le projet, je dois également déterminer si j’ai besoin d’assigner un collaborateur créatif, tel qu’un photographe, un illustrateur ou un calligraphe, pour travailler ensemble sur le projet ou si je peux procéder seule. La recherche en ligne est bien sûr essentielle, mais l’expérience réelle est tout aussi importante.
Dans le réel, j’apprends et j’expérimente en utilisant tout mon corps et mes sens. Je rencontre des gens, j’écoute leurs histoires et j’entre dans leur univers. Si le projet est lié à la nourriture, je visite les fermes et les sites de fabrication, je goûte la nourriture, j’écoute les sons de l’environnement, je sens les parfums et je touche les matériaux. Tous mes sens sont en éveil pour trouver des idées permettant de résoudre les problèmes des projets. J’ai de nombreuses conversations avec mes clients et leurs équipes qui possèdent une réelle connaissance des produits et enjeux.
En même temps, je note à la main les mots, les expressions visuelles et les images qui me viennent à l’esprit. Je ressens qu’en répétant ce processus, ma lisibilité devient plus éclairée, ce qui conduit mes travaux à être de meilleure qualité et mon expression à être plus efficace. Ces méthodes changent selon les projets.
Je rencontre des gens, j’écoute leurs histoires et j’entre dans leur univers.
Dans vos expérimentations et recherches, vous arrive-t-il de vous déconnecter complètement du sujet initial ou du cahier des charges pour voir apparaître des idées inattendues ?
Il y a deux approches dans mon processus de recherche et de développement créatif. Lorsque j’ai une idée initiale, je m’assure consciencieusement qu’elle réponde bien au problème posé. Parfois, sans même avoir besoin d’une validation, une idée peut surgir et servir directement de réponse au brief.
Cependant, il arrive aussi que les idées évoluent de manière significative. Je m’éloigne souvent du travail pour me recentrer, que ce soit en me promenant ou en prenant le temps de me détendre. C’est dans ces moments inattendus, loin des contraintes du travail, que de nouvelles idées peuvent émerger ou que les pensées se clarifient.
Je crois qu’il ne faut pas rester en permanence englué dans le travail, mais plutôt prendre du recul pour adopter une perspective plus objective et laisser l’inconscient prendre le relais. De plus, il est primordial de rester en bonne santé, tant physiquement que mentalement. Se donner l’espace pour respirer en dehors des exigences professionnelles est important pour le bien-être et contribue positivement au processus créatif.
Je crois qu’il ne faut pas rester en permanence englué dans le travail, mais plutôt prendre du recul pour adopter une perspective plus objective et laisser l’inconscient prendre le relais.
On dit souvent du design que c’est l’art de transformer l’indifférence en attrait, dans votre cas, avec une touche d’identité authentique et vernaculaire. Cette formule vous convient-elle ?
Dans mon travail, il y a souvent des projets qui expriment le caractère typiquement japonais de l’endroit où je vis, ainsi que des projets liés à la culture traditionnelle japonaise (…). Non seulement au Japon, mais aussi dans le monde entier, l’attrait des traditions est souvent négligé. Cependant, tout comme le japonisme est devenu populaire en Occident à une certaine époque, je pense que les expressions traditionnelles japonaises possèdent une singularité qui fascine les gens.
Cette fascination pour la culture japonaise s’enracine dans une richesse unique qui vient des multiples facettes de cette culture (…). Ces idéaux, qui valorisent la simplicité, l’intemporalité et une connexion avec le matériel et la nature, résonnent avec un public mondial dans une période de consommation de masse et de changement rapide.
Dans mon cas, je continue à apprendre sur la culture japonaise, ancienne et moderne. C’est un processus sans fin, car la richesse et la diversité de cette culture sont vastes. L’apprentissage ne se limite pas à la connaissance académique, il est également enrichi par l’expérience personnelle, telle que la participation à des festivals, la visite de temples et de sanctuaires et l’immersion dans les arts traditionnels.
Ce voyage continu d’exploration et d’apprentissage enrichit mon travail en me permettant de puiser dans un large éventail de références et d’inspirations. Intégrer les éléments culturels japonais dans mon travail ne consiste pas simplement à reproduire les formes et les motifs traditionnels, mais aussi à comprendre et à incarner les principes et l’esprit qui sous-tendent ces expressions. Ainsi, non seulement je contribue à préserver et à promouvoir la culture japonaise, mais je crée également des œuvres qui ont une résonance universelle, touchant les cœurs et les esprits de plusieurs publics.
Ce voyage continu d’exploration et d’apprentissage enrichit mon travail en me permettant de puiser dans un large éventail de références et d’inspirations.
