Rien de tel qu’une pause lecture pour se remettre les idées en place. Quel est le dernier livre qui a retenu l’attention de la team We Are COM ? « Les 50 outils du créateur d’événements : une méthode pour agir ».
Aussitôt lu, aussitôt fait ! Nous sommes allés à la rencontre de Christophe Pascal. À l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage, cet auteur, enseignant et communicant spécialisé dans l’événementiel et ses stratégies nous dévoile les DO et les DON’T de la création d’événements.
Bonjour Christophe, pour commencer, nous souhaiterions connaitre votre définition de la communication événementielle ?
La communication événementielle consiste à s’élever au-dessus des messages innombrables qui nous sollicitent au quotidien, grâce à un événement impactant. Pour marquer l’esprit de ses cibles, il est nécessaire de créer une expérience mémorable en leur faisant vivre un moment d’émotion unique. Finalement, quel que soit le support, les objectifs de la communication restent les mêmes, à savoir capter, transmettre, fédérer et faire passer un message.
Un événement se construit en deux temps. D’une part, le temps de l’expérience, celui de l’immersion. D’autre part, le temps du partage. En effet, un événement peut vivre dans la durée par le biais des médias et des réseaux sociaux, et ainsi continuer à embarquer de nouvelles audiences.
Avant d’approfondir le sujet de la COM événementielle, pouvez-vous nous en dire davantage sur votre parcours et vos expériences ? Qu’est-ce qui vous anime au quotidien ?
Mon parcours est quelque peu « bigarré ». 😊 D’une petite carrière dans la musique à la réalisation de films et de séries, en passant par la scénographie au sein de mon agence… Je suis aujourd’hui communicant, auteur et enseignant. En parallèle de la parution de mon 7ième livre et des cours que je dispense, je continue à collaborer avec les marques en concevant des projets événementiels 2.0 et en apportant mon expertise en création de contenus.
Ce qui m’anime au quotidien ? Transmettre, entreprendre et sans cesse m’investir dans de nouveaux projets, explorer de nouveaux territoires. Aujourd’hui, culture, événementiel et entertainment forment un tout, un seul et même ensemble.
Culture, événementiel et entertainment forment un tout, un seul et même ensemble.
Votre dernier manuel « Les 50 outils du créateur d’événements : une méthode pour agir » vient de paraitre. Quelle est l’ambition de cet ouvrage ? A qui s’adresse-t-il et pourquoi ?
Cet ouvrage représente l’aboutissement de mon parcours, de mes 20 ans d’expérience dans l’événementiel. Ayant appris à décrypter le secteur et ses codes, j’ai souhaité concevoir LE parfait mode d’emploi de la création d’évènement, un mode d’emploi qui se veut aussi exhaustif que possible pour représenter toutes les typologies d’événements.
Comment faire événement de toute chose, dans un monde en perpétuelle mutation et un ROI toujours plus pressant ? De quelle manière ancrer l’événementiel et en faire un vecteur sociétal pour les individus ? Mon livre s’adresse à tous les acteurs du secteur – étudiants comme professionnels – qui désirent approfondir leurs connaissances dans le domaine grâce à des contenus actuels, vivants et opérationnels.
En effet, mon ambition n’était pas d’écrire un énième ouvrage sur l’événementiel, mais véritablement de référencer les outils, les préceptes, les conseils pratico-pratiques… tous les secrets de fabrication d’un événement réussi. Le tout, grâce à la mobilisation de plus d’une cinquantaine d’acteurs de l’événementiel de tout premier plan, reconnus et connus dans le secteur.
Justement, quels sont les ingrédients d’un “bon événement” ?
La création d’un événement, c’est la résolution d’une équation dont voici les 3 composantes :
- Être à 100% dans la marque : respecter l’ADN, l’histoire et les valeurs d’une marque.
- Raconter une histoire : un événement doit suivre un fil rouge et aboutir sur un concept particulier.
- Intégrer du Whaou : créer la surprise chez vos cibles est un puissant vecteur d’émotion.
Et inversement, quels sont les pièges dans lesquels ne pas tomber ? Avez-vous un exemple à décrypter ?
Un mauvais événement est un événement sans fond, sans ancrage, sans histoire et donc sans cohérence. Autrement dit, sans storytelling l’événement ne peut pas créer de véritable univers. J’ajouterais que dans le monde particulier de l’événementiel corporate, la plus grande erreur serait de ne pas tenir compte des préoccupations sociétales : responsabilité, diversité, inclusion, etc.
Sans storytelling l’événement ne peut pas créer de véritable univers.
L’événementiel est un marché en pleine mutation. Événements physiques, digitaux, phygitaux… comment s’y retrouver ? Quelles pratiques privilégier ?
Par la force des choses, la crise sanitaire a donné naissance à des événements 100% digitaux – en augmentant drastiquement nos compétences en la matière. Par la suite sont apparus les événements phygitaux, ou hybrides, dans lesquels une partie du public est présente et l’autre à distance.
Finalement, le « live », le présentiel et donc l’humain refont surface de manière extraordinaire. Désormais, les événements digitaux sont surtout réservés au milieu corporate. Au lieu de monter un road show, une entreprise internationale privilégiera très certainement un événement hybride, un « live » retransmis en direct à l’ensemble de ses collaborateurs à travers le monde.
Plus que jamais, la communication se veut responsable. De quelle manière adapter l’éco-responsabilité à l’événementiel ? Avez-vous des bonnes pratiques ou des recommandations ?
L’éco-responsabilité est aujourd’hui devenue la norme. Pourtant et paradoxalement, un événement parfaitement éco-responsable ne peut exister.
Pour citer Dan-Antoine Blanc-Shapira, fondateur de l’agence événementielle Sensation !, « Au départ, il y a l’envie ! Il faut être avant tout guidé par une volonté sincère de s’engager dans une démarche éco-responsable. C’est une démarche globale qui porte sur l’ensemble des postes qui composent l’événement. » En effet, il me parait pertinent de faire la part des choses en matière d’éco-responsabilité. Celle-ci va plus loin que la simple utilisation d’éléments recyclables et une décoration « green »… L’éco-responsabilité embrasse une multitude de gestes et d’actions, elle englobe l’intégralité des petites choses qui ont un impact positif sur l’environnement.
Aussi, faire de l’événementiel éco-responsable doit impérativement s’inscrire dans une démarche plus globale.
Un événement parfaitement éco-responsable ne peut exister.
D’après vous, quelles seront les grandes évolutions de l’événementiel de demain ?
La tendance de demain, je ne sais pas. 😊 En ce qui concerne la tendance actuelle, on observe une puissante volonté de la part des marques de se positionner comme acteurs engagés de la société. Ce phénomène les incite donc à créer des événements étroitement liés aux préoccupations sociétales. C’est pourquoi, la gratuité des événements (dans le sens d’une futilité) disparait à mesure que le fond gagne en importance.
Par ailleurs, je pense que la communication tendra à réunir encore davantage la culture, l’événementiel et l’entertainement. Les nouveaux formats dédiés au grand public vont se multiplier en mêlant plus que jamais tous les codes de ces univers.
Avant de se quitter, auriez-vous un dernier conseil à confier aux lecteurs de We Are COM ?
Pour finir, je plagierai Miles Davis : « Vous voulez savoir jouer de la trompette ? Jouez de la guitare ! ». 😊 Ce qui donne « Vous voulez faire de la COM ? Passionnez-vous pour l’art, pour la philosophie, pour la psychanalyse et bien sûr pour la sociologie ! »
4 choses à savoir sur Christophe Pascal
Ses inspirations ? « En avant, calme et droit », une phrase qui provient du Cadre Noir de Saumur et que le Chef Thierry Marx lui a un jour glissé à l’oreille. Christophe applique cet adage au monde stressant de l’événementiel. Plus généralement, il se nourrit de tout, car l’événementiel est le reflet de la société.
Sa campagne de COM préférée ? Christophe aime les campagnes de hacking, telle que celle déployée à la sortie de la saison 3 de Casa de Papel. Rappelez-vous, un hacking simultané avait eu lieu dans gares parisiennes, qui avaient vu apparaitre les protagonistes de la série.
Ses engagements ? L’humain. Au-delà de son activité d’enseignant et ses fonctions de référent des programmes dans l’événementiel pour les jeunes, Christophe se rend disponible pour ses congénères, notamment en favorisant les mises en relation.
Son anecdote ? C’est après un message sur son répondeur, laissé par la directrice de la communication hystérique d’une marque de cosmétiques ultra connue un 24 décembre au soir, lui demandant un 52ième rough (véridique !) que Christophe s’est lancé dans la rédaction de son premier livre : « Just Whaou ! Welcome dans le monde déjanté de l’événementiel ».