Les mini-salons des métiers de la Communication We Are COM X ISCOM, vous présentent le quotidien des communicants. Cet épisode #12 est dédié à l’évènementiel et à l’influence. 🙌 En avant pour découvrir ces secteurs en pleine mutation.
Quelques mots sur l’évènementiel
☝️ La communication évènementielle est un milieu stimulant et créatif qui permet de renforcer fondamentalement le lien affinitaire entre un client et une marque, à travers l’expérience unique et mémorisable générée.
De manière plus concrète, l’organisation d’événements contribue à développer la notoriété d’une marque ou à accompagner le lancement d’un produit. Toutefois, la révolution numérique et l’avènement des réseaux sociaux ont bouleversé les métiers de l’évènementiel, qui dorénavant doivent repenser leurs stratégies.
Ce secteur est tout particulièrement fait pour les communicants qui ont le goût du relationnel, de l’organisation et de la créativité.
✅ Le saviez-vous ?
- Environ 1000 événements sont organisés chaque jour en France.
- Le secteur de l’évènementiel représente 34,5 milliards d’euros de transaction chaque année en France.
Quelques mots sur l’influence
✌️ L’influence, ou influence marketing, représente le potentiel pouvoir d’un individu, d’une organisation ou d’un média à initier un changement au sein de sa communauté. Il existe trois piliers de l’influence : les influenceurs, les ambassadeurs et les avis en ligne.
✅ Le saviez-vous ?
- En moyenne, 90% des acheteurs en ligne lisent 2 avis clients avant de passer à l’achat.
- 68% des consommateurs ont davantage confiance en un produit lorsqu’ils ont accès à des avis à la fois positifs et négatifs.
- En moyenne, dans une campagne d’influence, 1 euros investi rapporte plus de 6,75 euros à terme.
- 75% des personnes qui suivent un influenceur ont déjà effectué un acte d’achat à la suite d’une recommandation.
Parole d’expert
🎙 Nous recevons Stéphane Bouillet, Fondateur de l’agence Influence4You.
Bonjour, quel est votre métier ?
Stéphane Bouillet : J’ai fondé en 2011 l’agence d’influence marketing, Influence4you. Au quotidien, nous montons des opérations avec les plus grands influenceurs. Et en parallèle, nous développons une plateforme destinée aux influenceurs moins réputés, afin de les accompagner dans l’industrialisation de leur travail. D’ailleurs pour l’anecdote, au sein de nos 35 collaborateurs, de nombreux chefs de projets sont originaires de l’ISCOM.
Pourquoi et quand avez-vous décidé de vous orienter vers la COM ?
S. B. : À vrai dire, je n’ai pas décidé de m’orienter vers la COM, je dirais que c’est le fruit du hasard. J’étais davantage porté sur le conseil et le marketing, lorsqu’en 2008 mon frère m’a proposé de monter une boite. Il m’a dit « j’ai vu Netflix au USA, ils échangent des CD par la poste. Et si on appliquait ce principe aux jeux vidéo ? » C’est ainsi que nous avons pris la décision de nous lancer. Tout se passait relativement bien, jusqu’au jour où un YouTuber de renom a salué notre travail via un tweet qui a malheureusement fait exploser notre serveur. Alors nous est venue l’envie de collaborer avec des influenceurs à des fins promotionnelles. Pourtant, à l’époque nous ne comprenions pas véritablement ce que ces influenceurs faisaient, ni comment cela l’influence marketing fonctionnait.
C’est donc en 2011, que nous avons créé notre agence. Cette dernière était au départ orientée gaming, puis s’est élargie à d’autres secteurs, notamment celui de la beauté. À l’origine, il nous a fallu mener une action de pédagogie, en expliquant aux influenceurs de quelle manière créer une entreprise avec le pouvoir média extraordinaire qu’ils avaient entre leurs mains. Aujourd’hui, nous sommes présents sur Switch, TikTok, Instagram, LinkedIn…
À quoi ressemble une journée type ?
S. B. : Cette question est loin d’être évidente. En vérité, je n’ai pas de journée type. En tant que dirigeant d’entreprise, je touche à tout. Au quotidien, il faut réfléchir à la communication de l’agence : contenus, vidéos, référencement naturel, leviers… L’essentiel de mon travail consiste à gérer les équipes, qui elles vont davantage se concentrer sur le volet de la relation client.
Qu’est ce qui est le plus stimulant de votre métier ?
S. B. : Nous avons la chance d’exercer une profession dans un domaine très nouveau qui croît de 50% par an. Les acteurs de l’influence sont de plus en plus nombreux, amplifiant ainsi la compétitivité secteur. Aussi, je dirais que le plus stimulant dans mon métier est que tout reste encore à inventer. C’est d’ailleurs pour cela que nous publions régulièrement des études et des livres sur le sujet.
Il y a encore quelques années les influenceurs évoluaient sans connaître les règles qui régissent la publicité. Il nous a fallu les accompagner, en redéfinissant les contraintes liées à leurs contenus : pub, sponsoring, etc. Tout cela s’est fait en étroite collaboration avec l’autorité de régulation (ARPP). En parallèle, il devient capital d’éduquer également les annonceurs, leur apporter les preuves que l’influence marketing constitue un levier efficace par rapport à la publicité classique.
Notez que mise à part quelques « brebis galeuses », les influenceurs sont pour la majeure partie des entrepreneurs avec qui il est passionnant de travailler.
Quel est l’opération d’influence / l’évènement dont vous êtes le plus fier ?
S. B. : Chez Influence4you, nous sommes très fiers de cette opération dont l’enjeu est sociétal. Nos actions ne se cantonnent pas à la promotion de produits de grande consommation, nous travaillons entre autres avec Amnesty International et Sidaction. L’influence marketing peut faire évoluer les choses et impacter le monde, c’est merveilleux de pouvoir contribuer à cela. Si cette opération ONU Femmes nous tient tant à cœur, c’est que 65% des employées de l’agence sont des femmes. D’ailleurs notre enthousiasme fut récompensé, puisque cette campagne a raflé 12 prix de communication.
Quelles sont les grandes évolution de l’évènementiel / de l’influence ?
S. B. : Les réseaux sociaux ont été à l’origine d’un profond bouleversement dans nos métiers. Auparavant, les gens passaient un temps fou derrière leur écran de télévision, désormais c’est derrière leur écran de smartphone. Nous sommes passés en très peu de temps du média traditionnel vers les médias digitaux. Or, il est important de comprendre que dans le secteur de la COM, l’argent des annonceurs suit les médias. De plus en plus de budgets seront donc consacrés à l’influence marketing.
Aussi, le plus gros challenge qu’aura à relever l’influence marketing sera d’apporter aux annonceurs la preuve de ses résultats. Il devient capital de mettre en place des outils de mesure adaptés, des tests d’efficacité, etc.
En ce qui concerne les réseaux sociaux, leurs usages sont en perpétuelle mutation. Et qui dit nouvel usage dit nouvelles problématiques et nouvelles contraintes. Il est donc essentiel de savoir repenser et réajuster sans cesse ses stratégies social média.
Enfin, l’avenir sera je pense davantage orienté sur la data. Toutefois attention, cela ne doit pas être un frein à la créativité nécessaire à tout communicant.
Pour finir, avez-vous un conseil pour les futurs communicants ?
S. B. : Je n’ai qu’un seul conseil à vous livrer, restez curieux ! Le monde évolue si vite, que pour être en mesure d’apporter de la valeur à vos clients, il vous faut garder un œil sur tout ce qu’il se passe. Ne considérez pas vos études comme un aboutissement, dans le secteur de la communication la formation est quotidienne. Alors, véritablement soyez des PRO de la curiosité.
Stéphane Bouillet,
Fondateur de l’agence Influence4You