Mélody Leroux,
Pierre Stelmaszyk
Directeur-Fondateur de l’agence Une chose à dire
#Définition
Quelle définition donneriez-vous à la communication digitale ?
Melody Leroux : La communication digitale est un vaste secteur. Contrairement à l’idée reçue, les métiers et les expertises qui constituent cet univers sont multiples. Comme tous les métiers de la communication, cela nécessite une bonne dose de créativité. La particularité est que celle-ci s’exprime à travers des canaux digitaux.
Plus concrètement, le marketing digital, c’est l’ensemble des leviers digitaux dont dispose une entreprise pour toucher son cœur de cible : le SEO, le social média, l’influence… Nous contribuons à l’image et à la présence numérique d’une marque, pour en accroître la notoriété et l’engagement.
Nous exerçons un métier fascinant, sans cesse en mutation, où il nous faut quotidiennement nous adapter aux nouvelles pratiques et nouveaux usages. Cet apprentissage est extrêmement enrichissant.
Pierre Stelmaszyk : La communication et encore davantage la communication et le marketing digitaux sont des métiers du présent et de l’avenir. Attention toutefois à ne pas réduire ces secteurs uniquement à l’influence ou au social média, ceux-ci comptent de très nombreuses autres expertises.
La communication digitale est avant tout stratégique, elle peut servir l’interne comme l’externe, elle peut être déployée de manière sobre selon les normes de la RSE, elle peut être créative, mais également technique ou graphique, elle se mesure avec la data… Vous l’aurez compris, la communication digitale est un vaste écosystème, elle se nourrit de tout et s’adresse à tous.
Le terme digital vient simplement apporter une précision sur les canaux numériques que nous utilisons pour adresser nos cibles.
# Réalisations
Pouvez-vous nous présenter vos fiertés : projets et réalisations qui vous ont marqué ?
P. S : Récemment notre agence de communication a accompagné l’entreprise Engie Solutions France dans une campagne de recrutement hors du commun. Si je choisis d’aborder cette fierté, c’est que cette aventure humaine a nécessité un an de collaboration et d’investissement des équipes.
La problématique ? Suite à un rapprochement de plusieurs structures du Groupe Engie est née l’entité Engie Solutions. Or, tous issus d’univers et de métiers différents, les collaborateurs de cette filiale ne percevaient pas leurs missions et plus généralement leur entreprise, à travers un même prisme.
C’est pour rétablir une cohérence dans le discours et pour que chacun des collaborateurs soit en mesure de présenter Engie Solutions, selon les mêmes tenants et aboutissants, que l’entreprise a choisi de faire appel à nos services.
Pour commencer, nous avons pris le parti de travailler sur des contenus audiovisuels, une série de capsules vidéo, réalisées en partenariat avec l’influenceur spécialisé dans les ressources humaines, Tonton Karim. Dans chaque mini-film, ce dernier endossait le rôle d’un candidat à l’emploi chez Engie Solutions, qui ne savait pas vraiment dans quel univers il mettait les pieds. C’est en montant les étages, dans l’ascenseur et en se rendant vers son entretien d’embauche, que divers collaborateurs lui présentaient l’entreprise, sa raison d’être et ses valeurs. On regarde !
Ces capsules, au pitch très simple et aux explications très concises, ont constitué un véritable levier de compréhension et de fierté pour les collaborateurs. Aussi, en réalisant une campagne engageante à destination de l’interne, nous avons finalement touché un public plus large, un public externe, notamment via les réseaux sociaux. Il est fascinant d’observer les retombées que peuvent générer une campagne impactante, diffusée sur les canaux digitaux adaptés.
C’est ça aussi la magie du digital : l’évolution constante des choses et l’adaptabilité d’un univers où rien n’est fixé dans le lieu, ni dans le temps.
M.L : Chez ON ZE AIR, nous travaillons sur un vaste éventail de projets, exprimant ainsi diverses expertises.
La musique d’abord, avec la Star Academy. 😊 La communication digitale est un métier de l’ombre, qui apporte de la visibilité, sans jamais faire parler d’elle. Récemment, nous avons accompagné l’émission de télévision dans leur déploiement social média. Nos équipes travaillaient presque jour et nuit à la création de contenus originaux et sur-mesure pour les réseaux sociaux. Dans l’univers du live, on ne se repose jamais. Finalement, nous permettons aux internautes de continuer à vivre l’aventure Star Academy au-delà des primes.
Côté sport, c’est Parions Sport qui a fait appel à nos services dans l’optique d’enrichir ses prises de parole. Nous les avons notamment accompagnés dans la création et diffusion de vidéos en motion design, sur les canaux digitaux. Quand je parle de canal digital, le panel est large : YouTube, LinkedIn, Instagram, TikTok, Twitch… mais également l’affichage digital en point de vente.
Côté cinéma, nous produisons de nombreux contenus : vidéos, interviews, micros-trottoirs… pour promouvoir les actualités et les offres de la plateforme de streaming TV5MONDEplus.
Enfin, la dernière fierté que j’aborderai concerne Free Ligue 1 Uber Eats. Comment déconstruire les préjugés tenaces autour de la Ligue 1 ? En réalisant une websérie en motion design sur le football.
#Place au débat
Pourquoi avoir choisi ce secteur de la COM digitale ? Parlez-nous de vos motivations et de votre parcours !
P. S : Après mon bac, j’ai intégré un DUT « Réseau de communication », avec la volonté d’apprendre à coder et donc à créer des sites web. A l’époque, on ne parlait ni d’application, ni de réseau social. Outre le code, cette formation m’a appris à communiquer au sens large et notamment à me perfectionner en production audiovisuelle.
C’est en découvrant le secteur de la communication, que ma passion pour le message est née. Coder n’est finalement qu’un outil, un savoir-faire au service du message. Le message, c’est le résultat de toute une stratégie fascinante. Après cette révélation, j’ai donc bifurqué vers une formation en communication généraliste, puis une spécialisation en communication digitale.
En me lançant dans le monde du travail, j’avais acquis une vision assez 360 du secteur et de ses multiples composantes, depuis l’élaboration de la stratégie, jusqu’à son déploiement média et hors média. La communication est une science qui offre la possibilité de continuer à se former et à évoluer tout au long de sa carrière.
M.L : A l’inverse de Pierre, mon parcours n’est absolument pas linéaire. Puisqu’au départ, mon souhait était de m’orienter vers les relations presse et d’évoluer dans l’univers du luxe et de la beauté. Retenez qu’une carrière n’est jamais tracée, elle se construit au gré des rencontres et des opportunités.
Après une expérience dans la communication interne chez L’Oréal, j’ai successivement été consultante digitale pour la SNCF et pour la Française des Jeux. Mes missions touchaient alors au digital pur, aux spécifications fonctionnelles et techniques.
C’est petit à petit, que j’ai glissé vers le monde passionnant des agences de COM, d’abord dans le digital marketing, puis dans la communication 360°, avant de rejoindre ON ZE AIR. Au quotidien, je me sers de tout ce que j’ai pu apprendre. C’est en tirant profit de chacune de ses expériences, qu’on peut être en mesure d’apporter à ses clients la palette d’expertises la plus complète.
Mélody, vous habitez en Normandie et travaillez dans une agence de communication parisienne, comment vous organisez-vous au quotidien ? Quelle est votre journée type ?
M. L : L’organisation, tout est une question d’organisation. J’oscille donc entre le télétravail en Normandie, un pratique propice au calme et à la concentration, et les open-spaces et rendez-vous clients à Paris, pour retrouver cette émulation créative du partage et de la rencontre.
De plus en plus, les métiers de la communication, et plus généralement les modes de vie, sont nomades. Et pour parvenir à jongler entre toutes ces composantes, l’organisation est sans aucun doute la clé.
Autrement dit, je profite de la quiétude normande pour avancer sur les sujets de fond et je profite de l’effervescence de Paris pour échanger, partager et déjeuner. Oui, le déjeuner client fait aussi partie du métier, et ce n’est pas son aspect le plus désagréable d’ailleurs. 😊
Pierre, quel conseil livreriez-vous aux communicants et futurs communicants qui vous écoutent ?
P. S. : Soyez curieux ! Il est essentiel de s’intéresser à tout, à toutes les expertises, à tous les métiers. Le communicant doit effectuer un travail de veille au quotidien, observer ce qui se fait autour de lui et ailleurs, même chez la concurrence. Il faut également être curieux de ses clients. Qui sont-ils ? Dans quel univers naviguent-ils ? De quelle manière les accompagner au mieux ?
Si notre métier est si fascinant, c’est parce qu’il développe notre curiosité, celle des tendances, des médias, des techniques, des enjeux et plus généralement de l’humain, en permanence.
Je finirai en disant que l’ouverture d’esprit, c’est aussi et surtout la remise en cause. Ne croyez jamais que vous êtes arrivé. En communication, tout est remise en question et réinvention.
#Cultissime
M.L : La dernière campagne en date qui a retenu mon attention et suscité ma curiosité, c’est une publicité pour le Syndicat Général des Vignerons de Champagne, un collectif également appelé Champagne de Vignerons. Pour promouvoir leur savoir-faire et leurs produits, ces derniers ont conçu un très beau film, accompagné d’un texte slamé sur un morceau de piano du compositeur français, Sofiane Pamart.
Ce spot représente tout ce que j’aime dans la communication : l’alliance rythmée, et parfois à contre-courant, de jolies images et de jolis mots.
P.S : Plus ancienne, la campagne à laquelle je pense est l’audacieuse activation des livres de langue française, Bescherelle. Alors que les nouvelles IA et leurs usages suscitent de plus en plus d’interrogations, la marque a pris le parti de jouer avec les mots sur ChatGPT. L’idée ? Explorer les limites de cette IA générative en lui proposant des prompts à double sens. Une campagne qui casse les codes, en rebondissant sur l’actualité, pour le plus grand plaisir des observateurs. Voici un extrait.
